Bonjour,
J’ai 28 ans et je suis professeur des écoles depuis 3 ans. Dès l’IUFM et les premiers stages, j’ai douté de pouvoir faire ce métier sereinement. Mon année de PES me l’a confirmé. Malgré tout, j’ai persévéré pensant que mon stress s’expliquait par l’entrée dans le métier, difficile pour la plupart. Ma deuxième rentrée a été catastrophique. J’ai été affectée sur un poste de remplaçante. Je n’ai pas supporté l’attente du coup de fil de la secrétaire, les journées passées seules à faire de petits travaux administratifs ou manuels pour aider les collègues (tout en ressentant l’immense soulagement de n’être pas en classe alors qu’ils étaient devant leurs élèves). Bref, j’ai été en arrêt quelques semaines avant d’être affectée pour l’année sur une classe difficile (en remplacement d’une collègue en dépression). La situation était assez ironique. Je revenais d’arrêt pour anxiété importante et gros doutes sur le métier pour remplacer une collègue traversant une crise similaire. J’ai tenu bon et même pris plaisir à préparer la classe. Mouvement suivant, j’obtiens de nouveau un poste de brigade. Je me dis que je suis plus forte que l’année passée et que, cette fois, je ne me laisserai pas déstabiliser. Par miracle, je suis nommée sur une ouverture de classe en septembre. Même si cette situation était assez stressante, je l’ai très bien vécue. J’ai été accueillie comme le messie par les collègues. Les effectifs de leurs classes baissaient enfin ! J’ai passé une année superbe dans cette école et au sein de cette équipe. Cette école, ces élèves, ces collègues correspondaient enfin à l’idée que je me faisais du métier. Pour couronner le tout, cette année de T2 s’est achevée par une très bonne inspection. C’est donc la fleur au fusil que j’ai participé au mouvement suivant et que j’ai demandé un poste en ULIS-école… Mes motivations étaient les suivantes : envie de découvrir le milieu de l’ASH, intérêt de travailler en petit groupe et avec des professionnels hors EN apportant un autre regard sur l’enfant, envie de pouvoir me détacher des programmes et de me centrer sur les compétences réelles des enfants… Maintenant que ma première inspection était passée et que j’en avais fini avec les visites des conseillers pédagogiques, j’ai pensé que je pouvais faire cet essai et que, au vu des retours institutionnels, je pouvais avoir confiance en moi. J’ai tout de même pris conseil auprès de mes collègues et même de l’inspectrice. Tout le monde m’a encouragée dans ce choix. Je vis depuis septembre dans une angoisse permanente, cette angoisse que je pensais être derrière moi, avalée avec les deux premières années d’enseignement, est revenue. J’ai eu quelques nuits blanches, des crises de larmes à la sortie de la classe, des moments de doute total, de colère, d’hébétude… J’en ai parlé au conseiller pédagogique qui m’a dit que c’était normal d’être perdue, au début, sur un tel poste. Mais rien ne va : la directrice me cache des infos, diffère mes demandes, me demande de ne pas exclure de la classe un élève intenable sous prétexte qu’il risque d’y prendre goût, l’AVS-co est hyper autoritaire et donne des consignes à ma place, les éducateurs en intervention éducative dans la classe mettent leur grain de sel partout, mes collègues acceptent d’inclure mes élèves à la seule condition que je prenne pendant ce temps des demi-groupes en informatique (objectif pédagogique : taper des textes, peu importe quoi), les parents ne comprennent pas pourquoi je donne peu de devoirs (je rappelle que je suis en ULIS-école)… Mes demandes de formation pour la scolarisation des élèves TED ont été refusées sous prétexte que mon barème n’est pas suffisant. Je ne trouve aucun sens à mon rôle de prof dans cette situation. J’ai l’impression d’être confrontée à tous les travers de l’Education nationale en même temps et je me dis qu’il faut que je reprenne en main ma vie, arrêter de croire au Père Noël et au poste miraculeux au pied du sapin Mouvement, faire autre chose… Autre chose mais quoi ? Depuis mes débuts, je me renseigne sur les possibilités, j’ai lu les livres de Rémi Boyer, rencontré la Conseillère Mobilité Carrière mais je suis dans une telle bulle de pessimisme et de découragement que je n’arrive pas à envisager l’avenir. J’espère pouvoir trouver des idées en parcourant ce forum et un peu d’optimisme car, pour l’instant, je suis désespérée. Merci d'avoir lu ma présentation et désolée de vous avoir imposé ce pavé...
J’ai 28 ans et je suis professeur des écoles depuis 3 ans. Dès l’IUFM et les premiers stages, j’ai douté de pouvoir faire ce métier sereinement. Mon année de PES me l’a confirmé. Malgré tout, j’ai persévéré pensant que mon stress s’expliquait par l’entrée dans le métier, difficile pour la plupart. Ma deuxième rentrée a été catastrophique. J’ai été affectée sur un poste de remplaçante. Je n’ai pas supporté l’attente du coup de fil de la secrétaire, les journées passées seules à faire de petits travaux administratifs ou manuels pour aider les collègues (tout en ressentant l’immense soulagement de n’être pas en classe alors qu’ils étaient devant leurs élèves). Bref, j’ai été en arrêt quelques semaines avant d’être affectée pour l’année sur une classe difficile (en remplacement d’une collègue en dépression). La situation était assez ironique. Je revenais d’arrêt pour anxiété importante et gros doutes sur le métier pour remplacer une collègue traversant une crise similaire. J’ai tenu bon et même pris plaisir à préparer la classe. Mouvement suivant, j’obtiens de nouveau un poste de brigade. Je me dis que je suis plus forte que l’année passée et que, cette fois, je ne me laisserai pas déstabiliser. Par miracle, je suis nommée sur une ouverture de classe en septembre. Même si cette situation était assez stressante, je l’ai très bien vécue. J’ai été accueillie comme le messie par les collègues. Les effectifs de leurs classes baissaient enfin ! J’ai passé une année superbe dans cette école et au sein de cette équipe. Cette école, ces élèves, ces collègues correspondaient enfin à l’idée que je me faisais du métier. Pour couronner le tout, cette année de T2 s’est achevée par une très bonne inspection. C’est donc la fleur au fusil que j’ai participé au mouvement suivant et que j’ai demandé un poste en ULIS-école… Mes motivations étaient les suivantes : envie de découvrir le milieu de l’ASH, intérêt de travailler en petit groupe et avec des professionnels hors EN apportant un autre regard sur l’enfant, envie de pouvoir me détacher des programmes et de me centrer sur les compétences réelles des enfants… Maintenant que ma première inspection était passée et que j’en avais fini avec les visites des conseillers pédagogiques, j’ai pensé que je pouvais faire cet essai et que, au vu des retours institutionnels, je pouvais avoir confiance en moi. J’ai tout de même pris conseil auprès de mes collègues et même de l’inspectrice. Tout le monde m’a encouragée dans ce choix. Je vis depuis septembre dans une angoisse permanente, cette angoisse que je pensais être derrière moi, avalée avec les deux premières années d’enseignement, est revenue. J’ai eu quelques nuits blanches, des crises de larmes à la sortie de la classe, des moments de doute total, de colère, d’hébétude… J’en ai parlé au conseiller pédagogique qui m’a dit que c’était normal d’être perdue, au début, sur un tel poste. Mais rien ne va : la directrice me cache des infos, diffère mes demandes, me demande de ne pas exclure de la classe un élève intenable sous prétexte qu’il risque d’y prendre goût, l’AVS-co est hyper autoritaire et donne des consignes à ma place, les éducateurs en intervention éducative dans la classe mettent leur grain de sel partout, mes collègues acceptent d’inclure mes élèves à la seule condition que je prenne pendant ce temps des demi-groupes en informatique (objectif pédagogique : taper des textes, peu importe quoi), les parents ne comprennent pas pourquoi je donne peu de devoirs (je rappelle que je suis en ULIS-école)… Mes demandes de formation pour la scolarisation des élèves TED ont été refusées sous prétexte que mon barème n’est pas suffisant. Je ne trouve aucun sens à mon rôle de prof dans cette situation. J’ai l’impression d’être confrontée à tous les travers de l’Education nationale en même temps et je me dis qu’il faut que je reprenne en main ma vie, arrêter de croire au Père Noël et au poste miraculeux au pied du sapin Mouvement, faire autre chose… Autre chose mais quoi ? Depuis mes débuts, je me renseigne sur les possibilités, j’ai lu les livres de Rémi Boyer, rencontré la Conseillère Mobilité Carrière mais je suis dans une telle bulle de pessimisme et de découragement que je n’arrive pas à envisager l’avenir. J’espère pouvoir trouver des idées en parcourant ce forum et un peu d’optimisme car, pour l’instant, je suis désespérée. Merci d'avoir lu ma présentation et désolée de vous avoir imposé ce pavé...